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Joni Alizah Cohen est étudiante chercheuse en féminisme marxiste, fondatrice d’Invert Journal et l’une des organisatrices de la Women’s Strike Assembly et de la Feminist Antifascist Assembly.
Cet article a été initialement publié sur le blog des éditions Verso et est issu d’une communication présentée au colloque Historical Materialism en novembre 2018. Il a été traduit de l’anglais par Sophie Coudray.
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L’année 2018 a vu une large augmentation de la violence antisémite au niveau mondial, culminant avec le massacre de 11 juifs dans une synagogue de Pittsburgh en novembre. De la même façon, la violence à l’encontre des personnes trans, et des femmes trans non-blanches en particulier, a continué d’augmenter de façon exponentielle ; il y a, à présent, pour cette seule année, 368 meurtres reportés dans le monde. Cette année a également connu une attaque concertée contre les protections limitées dont bénéficient les personnes trans aux États-Unis, avec l’inauguration de plans visant à supprimer toute possibilité de changement légal de genre ainsi que la suppression des mesures de protection contre le viol et la violence pour les personnes trans incarcérées. Cela se couple à une résurgence des politiques nationales-socialistes et fascistes dans le monde entier, ce qui rend de plus en plus urgent la compréhension des logiques qui gouvernent la pensée, l’action et les politiques fascistes de manière à mieux les combattre et à éviter leur influence rampante dans nos vies quotidiennes.
Ainsi, y a-t-il un lien entre la montée simultanée de l’antisémitisme et celle du transféminicide ? Au niveau le plus élémentaire, la réponse est, bien sûr, oui. Cependant, nous devons penser de quelles façons celles-ci sont connectées. Le lien fondamental est que l’éradication de ces deux groupes et leur croisement fait partie, parmi d’autres choses, du projet national-socialiste (nazi). Néanmoins, nous devons chercher à savoir s’il s’agit simplement de deux éléments distincts du nazisme, unis seulement par le fait d’être porté par les mêmes acteurs politiques, ou si leur lien est plus profond. Est-il possible qu’il y ait une seule et même logique à l’œuvre à la fois dans l’antisémitisme et la transmisogynie nazis ?