On propose ici la traduction de différents articles [certaines partielles] d’un site maoiste ayant fait différentes recensions et synthèses d’articles de presse sur la lutte en cours au Manipur (un état dans le Nord-Est de l’Inde) depuis le début du mois de Mai 2023, avec quelques ajouts d’articles de presse supplémentaires. Le premier article fait une synthèse détaillée du contexte autour de la révolte après plusieurs mois, les suivants sont présentés dans l’ordre chronologique de déroulement des événements.
English Version | originellement publié par anarchy euphoria (pas à jour)
India: on the current struggle in Manipur – 2 Juillet, 2023
Le 3 Mai, de nombreux affrontements ont débuté dans l’état du Manipur et ont toujours lieu de nos jours. Ce 2 Juillet, l’ATSUM (All Tribal Students Union of Manipur) a organisé une manifestation contre l’inclusion des Meitei dans la liste des Tribus Répertoriées, ce qui donne légalement le droit aux Meitei d’expulser les paysan.nes de leurs terres.
Actuellement, le nombre de morts est de 138 personnes tuées, et jusqu’à aujourd’hui, il y a eu 60 000 paysan.nes expulsé.es, la plupart dans la région des Collines, du groupe tribal Kuki. Mais la lutte commença avant. En Février, il y a eu l’expulsion de paysan.nes par l’Etat du Manipur dans le district de Churachandpur et, après ça, au mois de Mars il y a eu des manifestations violemment réprimées par la police indienne. Il y a aussi eu une grève générale au mois d’Avril, organisée par l’ITLF (Indigenous Tribal Leaders’ Forum), en même temps que la visite du Premier Ministre de Manipur, N Biren Singh. C’est après cela qu’ont commencé les premières émeutes. Le classe des grands propriétaires et la classe capitaliste bureaucrate veulent expulser les paysan.nes pour continuer la concentration des terres dans leurs mains, et aussi pour la présence de pétrole, de gaz et d’autres minéraux dans la région.
Il y a globalement deux camps dans cette lutte :
D’un côté, le classe capitaliste bureaucrate et les grands propriétaires, intéressés par le vol des terres de la paysannerie. Ils appartiennent à la tribu Meitei et sont majoritairement Hindu. Ils ont les ressources de l’Etat Indien, et ont toujours régné sur l’état du Manipur, peu importe le parti polique. Pour cela, ils sont obligés de massivement déployer la police afin d’expulser les paysan.nes de leurs terres, comme cela arriva le 20 Février dans l’un des événements ayant déclenché les révoltes en cours. Ils résident majoritairement dans les vallées fertiles d’Imphal, la capitale. Les intérêts des classes dominantes sont actuellement représentées par le Parti Bharatiya Janata (BJP) dans le Manipur. En plus des forces répressives étatiques, les classes dominantes ont aussi composé leurs propres milices et groupes de malfrats, qu’ils utilisent comme la première force contre les paysan.nes qu’ils veulent expulser de leurs terres.
D’un autre côté, il y a la paysannerie, qui se défend contre les tentatives d’expulsion et d’aggression de la bourgeoisie et des grands propriétaires. La paysannerie est majoritairement composée de deux groupes tribaux, les Kuki et les Naga, et est majoritairement Chrétienne. Illes vivent principalement dans les collines. Illes disposent de leurs propres organisation unitaires comme ATSUM et ITLF, mais, en même temps, de leurs propres organisations paysannes régionales. En ce qui concernent les Kuki, ils ont récemment souffert de nombreuses attaques par la bourgeoisie et les grands propriétaires Meitei, et par le gouvernement du Manipur : ils ont criminalisé les Kukis, déclarant que ce groupe est composé d’immigrant.es illéga.ux.les du Myanmar, et, qu’à cause de cela, leurs habitations dans beaucoup de leurs terres sont illégales ; ils déclaret aussi que les Kuki n’obéissent pas aux règles de protection de l’environnement car illes vivent dans des forêts protégées et des réserves, et devraient en être expulsé.es ; ils accusent même les Kuki d’être des dealers de drogues ou des “narco-terroristes” à cause du fait que les paysan.nes de la région plantent des coquelicots dans les collines. Toutes ces raisons servent aux classes dominantes à expulser les paysan.nes des terres d’une façon “justifiée” ou légale.
Toutes ces années, l’Etat Indien a fortement défendu les intérêts de la classe capitaliste bureaucrate et des grands propriétaires de la région. L’organisation paramilitaire Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS) a multiplié par dix le nombre de ses membres ces dernières années, et il y a d’autres milices de la réaction locale unies sous la tribu Meitei, qui sont financées et protégées.
Quant aux forces de sécurités de l’Etat Indien, il y a des informations comme quoi ils laissent agir ces milces, même lorsqu’ils pillent des magasins d’armes, des commissariats, etc. Il a aussi été dénoncé par des témoins que des membres des Assam Riffles [troupes paramilitaires du Ministère de l’Intérieur] ont activement participé à des attaques contre des paysan.nes.
L’Etat Indien a montré son incapacité à gérer la rébellion des masses paysannes et la resistance au Manipur. Il n’a pas pu retrouver une stabilité dans la région, malgré le déploiement d’un grand nombre de militaires, paramilitaires et de police (jusqu’à 40 000 troupes déployées par l’Etat Indien et les autorités au Manipur). Malgré tous ses efforts, l’Etat Indien a vu comment ses politiques anti-populaires ont déclenché une révolte paysanne, et cela a démontré d’une façon explicite la faiblesse du capitalisme bureaucratique, et de l’Etat semi-colonial et semi-feudal lui-même, qui est submergé par une révolte dans un état périphérique. Cela a accentué de multiples contradictions au sein de la classe capitaliste bureaucratique indienne et au sein de ses partis représentantes, comme le BJP.
Ces derniers mois, la lutte des masses a montré qu’elle avait un grand potentiel. Les blocus de routes se sont montrées efficaces et ont provoqué une grande crise de l’approvisionnement. Il y a eu de multiples actions menées contre des représentants de l’Etat Indien et du BJP, et les couvre-feux ont constamment été contestés par des manifestations spontanées. Il y a même eu des convois militaires qui ont été bloquées par les masses rurales.
Les médias de masse explique cette lutte comme un simple conflit tribal ou religieux, et l’Etat affirme que la situation retourne à la normale, que les émeutes étaient causées par des fauteurs de trouble. Mais tout cela sert à masquer la réalité que la clé de ces événements est la lutte pour la terre, la contradiction entre la paysannerie d’un côté et la classe capitaliste bureaucratique et les grands propriétaires de l’autre. Les paysan.nes luttent et résistent aux attaques de l’Etat Indien et des classes dominantes, se confrontent directement à eux.
Manipur Revolts – 8 Mai, 2023
Le 3 Mai, un nouveau stage de révolte a débuté au Manipur, après l’annonce que le groupe tribal Meitei serait reconnu comme tribu répertoriée en Inde. Les Meitei composent la majorité de la population dans l’état du Manipur. L’Etat Indien catégorise la population selon des groupes tribaux, et donc établit des limites dans l’accès aux emplois, l’achat et la vente de biens, et le fait de posséder une entreprise. Le point crucial du conflit au Manipur est cependant l’expulsion des paysan.nes de leurs propres terres afin de concentrer celles-ci dans les mains de quelques grands propriétaires et de grosses entreperises minières. D’un autre côté, les médias locaux affirment souvent que le problème principal est entre des groupes tribaux ou des religions. Le fait est que les patrons locaux qui s’identifient au groupe tribal Meitei auront des privilèges éconoliques et, par exemple, auront la possibilité de facilement obtenir des terres de la paysannerie qui est répertoriée comme Kuki ou Naga, quelque chose qui était autrefois interdit.
Alors, le 3 Mai, il y a eu une grande moblisation au Manipur. Cette manifestation était appelée par une organisation étudiante, All Tribal Students Union of Manipur [ATSUM] (le syndicat de tous les étudiants tribaux du Manipur). Au delà, Indigenous Tribal Leaders Forum [ITLF] (le forum des leaders tribaux indigènes) a aussi appelé au bandh [sorte de manifestation similaire à la grève générale] pour s’assurer qu’un nombre important serait présent à la manifesation. L’ITLF est une organisation qui regroupe toustes les représentant.es des tribus minoritaires du Manipur, et de même pour l’ATSUM avec les étudiant.es de ces tribus.
La police et l’armée furent dépassés et ont établi un couvre-feu le 4 Avril, suspendant l’accès à Internet et déployant un nombre bien plus importants de troupes, police anti-émeute, etc. A partir de ce moment, l’Etat Indien a donné un ordre clair à ses troupes répressives : tirer à vue quand ils repèrent un.e manifestant.e. C’est fortement lié à la militarisation des rues du Manipur. Le nombre mis à jour de troupes dans la région est de : “Quasiment 10,000 soldats de l’Armée et des Assam Rifles [une force paramilitaire contrôlée par le gouvernement central, dont la tâche est la contre-insurrection et le contrôle des frontières au nord-est de l’Inde] ont été déployés dans l’état.”. D’un autre côté, l’Armée Indienne répète depuis des jours que la situation au Manipur est sous-contrôle.
Les révoltes ont explosé cette semaine, mais le conflit s’intensifiait depuis un moment. Depuis Mars, il y a eu plusieurs affrontement dans la région, menés par des organisations indigènes. L’ITLF a aussi appelé à un bandh le vendredi 24 Avril, et déclara que “illes continueraient la non-coopération contre le gouvernement jusqu’à ce que celui-ci nullifie le décret gouvernmental de 1966 qui a déclaré les zones tribales comme des forêts protégées et des réserves”. Ce décret gouvernemental permet l’expulsion des paysan.nes de nombreuses zones déclarées comme protégées, ce qui fut demandé par les grandes entreprises minières et les grands propriétaires, puis plus tard utilisé pour prendre ces terres.
Au 8 Mai, il y aurait un retour à la normale à Imphal (la capitale du Manipur). Les nombres officiels font état de 30 personnes tuées. Cependant, les médias locaux font plutôt état de 55 personnes tuées à ce jour.
India: the struggle continues in Manipur – 15 Mai, 2023
Le conflit continue au Manipur, avec maintenant même des affrontements à l’arme à feu. Après l’état d’urgence, les couvre-feux et la militarisation de l’état fédéral du Manipur, les Forces Armées Indiennes ont affirmé que la situation était sous contrôle le vendredi 5 Mai.
Mais, après cette déclaration, la population du Manipur a continué sa lutte contre l’Etat Indien, contre sa police, ses troupes et ses paramilitaires – tels que les Assam Rifles.
Mercredi 10 Mai, des personnes non-identifiées ont ouvert le feu contre des membres d’Assam Rifles, blessant un soldat. Le jeudi 11 Mai, un autre événement plus sérieux arriva : un policier du Manipur fut tué, et deux autres blessés, dans une fusillade, dans le district de Bishnupur, au Sud du Manipur. Les faits se sont déroulés ainsi : “D’après les sources, les commandos étaient présents dès 8h30 Jeudi, pour suivre des informations reçues sur le mouvement d’insurgéEs dans cette zone. Il n’a pas encore été confirmé quel groupe est derrière l’incident, mais les sources racontent que le policier commando est mort de blessures causées par une balle d’AK-47. ” Sur le même événement, le Conseiller en Sécurité de l’état du Manipur a informé vendredi 12 Mai que le nombre de policiers commandos blessés était de six.
Un média local informe d’un blocage sur les routes qui ont arrêté un gros convoi : “Pendant ce temps, environ 180 camions chargés de marchandise en direction d’Imphal ont été forcés de retourné du district de Kangpokpi au district de Senapati après un grand nombre de personnes ont bloqué le tronçon à Kangpokpi de l’autoroute nationale 2. Kangpoki, à environ 43 km de la capitale Imphal, est un district à majorité Kuki. Les manifestant.es en colère dans la ville de Kangpokpi ont aussi incendié une voiture le long de l’autoroute d’après des sources officiels. Après le blocage routier, le convoi de camions s’est retiré vers le district Senapati (à majorité Naga).”
D’autres événements ont eu lieu vendredi : un soldat d’Assam Riffles a été blessé lorsqu’il tentait d’activer un engin explosif dans le village de Saiton, district Bishnupur. Pendant ce temps, les Forces Armées Indiennes ont annoncé le déploiement de drônes et d’hélicoptères pour gagner un plus grand contrôle de la région.
Malgré tous ces faites, le Conseiller à la Sécurité du Manipur, Kuldeep Singh, a déclaré que le nombre de morts au Manipur était désormais de 71 personnes, mais que la situation s’améliorerait énormément après le couvre-feu et l’intervention de l’Etat.
India: situation in Manipur overwhelmed the government – 22 Mai, 2023
Le conflit continue au Manipur trois semaines après le début de la révolte ayant suivi la manifestation étudiante du 3 Mai. Le mercredi 17 Mai, les sources officielles de la police déclaraient que la situation s’était améliorée. Cependant, le même jour on apprenait la mort d’un jawan [policier] blessé dans une précédente embuscade, avec un nombre de morts officiel étant désormais de 74 personnes tuées. Dans nos précédents articles, nous avons déjà écrit sur cette embuscade et des déclarations de la police et de l’armée comme quoi la situation serait sous contrôle depuis la première semaine de la révolte.
Le jeudi 18 Mai, d’après les médias locaux, une patrouille de l’armée a trouvé une grande quantité d’exlosifs dans l’une de leurs expéditions dans des zones plus délicates de l’état fédéral du Manipur. Les médias locaux décrivent : “ 3 kilogrammes de TNT, 15 détonateurs électriques, 4 circuits, et des contrôlleurs à distance d’explosion ont aussi été trouvées”. A part ceux-là, d’après des sources au Manipur, plus de 1000 armes et 10 000 balles ont été pillées dans différentes bases policières et militaires. Le gouvernement aurait retrouvé moins de la moitié de ces armes.
D’un autre côté, la situation devient critique pour l’import de certains matériaux au Manipur, à cause des blocus routiers sur les autoroutes débutés il y a quelques semaines, sur la NH37, qui est très importante pour le transport dans l’état fédéral. Ces blocus sont toujours actives et inquiètent les autorités de l’Etat Indien et de l’état fédéral du Manipur. L’Etat essaie de coordoner ses forces de police, paramilitaires et militaires pour casser ce blocus, établissant une surveillance des convois qui se rendent au Manipur. Quant aux effects de ces blocus sur les biens essentiels, les médias locaux expliquent que “l’état des stocks de biens essentiel a commencé à diminuer et à atteindre des niveaux critiques”.
Après cela, l’Etat Indien a lancé un nouveau plan d’action au Manipur : “L’armée a fait la liste d’un plan en 4 points pour assurer la paix au Manipur. Cela inclue la domination de jour et de nuit, la surveillance sur des endroits désignés, l’engagement avec les organisations de la société civile de toutes les communautés du Manipur, et le déploiement de quads, chiens de pistages et drônes”. Au delà des mesures militaires, la coupure d’accès à Internet a été prolongée deux fois : la première du 17 au 22 Mai. Le Ministère de l’Intérieur de l’Etat a indiqué que la première extension de la coupure était nécessaire “à cause d’informations faisant état d’incidents répétés de bagarres entre les volontaires et la jeunesse des communautés majoritaires résidant dans l’état’’. La second extension a été prolongée du 22 Mai au 26 Mai. Elle a été justifiée par “le rapports d’incidents d’incendies volontaires et d’attaques”.
Avec ces mesures, le gouvernement essaie de résoudre la situation au Manipur, et des sources officielles déclarent “Notre objectif actuel est de faire en sorte que la situation soit telle qu’il n’y ait aucun rapport d’incidents ou aucune rumeur en général”. Le gouvernement de l’Etat Indien n’est pas le seul à renforcer sa présence et surveillance au Manipur. La bourgeoisie bureaucratique du groupe Meitei a aussi demandé, le 20 Mai, une internvention immediate dans le conflit au Manipur du Premier Ministre, Narendra Modi, avec “l’utilisation de tous les moyens et ressources à sa disposition”.
India: Increase of the resistance, the State perpetrates a massacre in Manipur – 29 Mai, 2023
Mercredi 24 Mai, de nouveaux affrontements ont eu lieu au Manipur, et les autorités ont décidé de remettre toutes les mesures de couvre-feu dans les districts de Imphal Est, Imphal Ouest et Bishnupur. Le même jour, on compte un mort, deux blessés et la présence de groupes armées dans plusieurs villages du district du Bishnupur. On signale aussi de nouvelles maisons incendiées. Pendant ce temps, le gouvernement central de l’Etat Indien déclare que la situation “retourne à la normale”. Malgré cela, pendant la semaine, les médias locaux ont rapportés de nouveaux cas de fusillades, l’Etat Indien a donc augmenté le déploiement de police, militaires et paramilitaires dans au moins 38 endroits de l’état fédéral du Manipur. En même temps, les autorités du Manipur continuent à répéter que le nombre de personnes tuées serait de 60. Mais d’autres sources, hôpitaux et médias, comptent au moins 74 personnes tuées au 17 Mai.
Des associations de journalistes dénoncent que les troupes de l’Etat Indien essaient de faire taire celleux qui écrivent sur les émeutes au Manipur. Par exemple, le 22 Mai, des soldats ont tabassé trois journalistes, Soram Inaoba, Nongthombam Johson et Brahmacharimayum Dayananda, qui voulaient écrire sur un nouvel incendie volontaire dans l’état fédéral. Ces actions répressives de l’Etat ne sont pas des faits isolées : les médias locaux racontent que le 25 Mai, trois paramilitaires de la Rapid Action Force [RAF] ont incendié un boucher à Imphal, capitale du Manipur.
Malgré la répression grandissante au Manipur, la population continue de manifester contre les actions du gouvernement de l’état fédéral du Manipur et de l’Etat Indien. Le mercredi 24 Mai, des manifestant.es ont attaqué la maison de Ministre de la Jeunesse et du Sport de l’état fédéral du Manipur, Konthoujam Govindas. Les médias locaux racontent : “Cependant, le ministre et sa famille n’étaient pas présents dans la maison quand environ 100 personnes agitées, majoritairement des femmes, ont saccagé la maison dans la zone Ningthoukhong Bazar du district Bishnupur, et ont endommagé la porte, les fenêtres, quelques meubles, des gadgets électroniques et les véhicules garés à la résidence”.
Une autre action du genre fut tentée le vendredi 26 contre la maison du Ministre des Affaires Extérieures et de l’Education de l’état fédéral du Manipur, Rajkumar Ranjan Singh, dans la cpaitale, Imphal. Des milliers de personnes ont ignoré le couvre-feu et se sont réunies devant la maison du ministre pour manifester contre la mauvaise situation au Manipur. Après ces incidents, le ministre s’est enfui du Manipur et s’est rendu à New Delhi.
Quant au contrôle sur les autoroutes, le 15 Mai, l’Etat a annoncé avoir repris le contrôle des autoroutes et routes au Manipur. Cependant, cette semaine, il a été rapporté que les blocus routiers sont toujours actifs et qu’il y a une hausse incontrôlée des prix à cause des faibles réserves et de l’absence d’import de celles-ci depuis l’extérieur de l’état fédéral. Certains produits essentiels coûtent le double de leur prix d’avant le début du conflit.
L’Etat Indien mène une répression brutale contre tous ces problèmes : depuis le samedi 27 Mai, il a lancé des opérations militaires destinées à “contrôler les violences sporadiques”. Ces opérations ont eu pour résultat un grand massacre d’activistes de la région : les médias rapportent qu’environ 33 personnes ont été assassinées par l’armée et les paramilitaires. Des sources locales ajoutent : “Des sources affirment que le nombre de victimes pourrait être bien plus élevées, alors que l’opération de ratissage était toujours en cours, en particulier dans les districts dans les collines, comme Kangpokpi, Churachandpur et Bishnupur, habités majoritairement par les Kukis”.
India: more clashes in Manipur – 8 Juin, 2023
Les luttes à Manipur sont aussi intenses que les semaines précédentes. Le bilan des affrontements a atteint 98 morts et 310 blessés vendredi 2 juin. Samedi 3 juin, Kuldiep Singh, conseiller en sécurité du gouvernement de l’état fédéral de Manipur, a déclaré que “la paix revient dans l’état et la normalité est en cours de rétablissement. Il n’y a pas eu de tir ni d’incendie criminel au Manipur au cours des dernières 24 heures.” Cependant, le lendemain, des militantEs appartenant à des groupes armés luttant contre l’État, ont incendié une centaine de maisons, y compris la maison d’un membre du congrès fédéral du Manipur. Le même jour, le ministre de l’Intérieur, Amit Shah, a insisté pour exiger que les groupes qui bloquent l’autoroute NH2 mettent fin au blocus. La route est très importante pour les communications entre l’État indien et le Manipur.
Trois fusillades ont été signalées au Manipur : le 5 juin, il y a eu une fusillade entre des groupes armés de la région de Kangchup, dans le district de Imphal Ouest, faisant trois mort.es et quatre blessé.es. Le 6 juin, il y a eu une attaque contre l’armée et la police de l’État indien, avec un soldat de la BSF tué [Border Security Forces, Forces de Sécurité aux Frontières] et deux membres du groupe paramilitaire des Assam Rifles, blessés. Dans le même temps, il y a eu une autre fusillade, mais cette fois sans perte pour aucun des parties. Pendant ce temps, le gouvernement a décidé de prolonger la coupure d’accès à Internet jusqu’au 10 juin. La coupure est en cours depuis le 4 mai et a été prolongée plusieurs fois.
India: New Casualties of the Indian State in Manipur – 23 Juin, 2023
Il y a aussi des rapports sur de nombreuses actions et de nouvelles victimes de l’État Indien au Manipur. Au Manipur, il y a eu plusieurs fusillades simultanées le 20 Juin, avec des armes automatiques. Après ces fusillades, d’autres incendies criminels et plusieurs incidents au cours de la semaine, la coupure d’Internet a été prolongée jusqu’au 25 Juin. La coupure est en cours depuis le 4 Mai et a été prolongée plusieurs fois.
Dans l’après-midi du mercredi 21 Juin, il y a eu une explosion d’un engin piégé dans le district de Bishnupur, avec deux policiers blessés. Il y a eu une autre action au petit matin du jeudi 22 Juin : il y a eu une fusillade dans le district d’Imphal Ouest, et deux autres policiers ont été blessés. Cette action contre la police, a été menée avec un fusil et une mitrailleuse INSAS, des armes indiennes pillées dans les semaines précédentes. Puis, le 22 Juin, il y aurait eu des marches et des tirs de groupes armés dans les districts d’Imphal Est et de Kangpokpi. L’armée indienne a été mobilisée et envoyée dans ces endroits.
Manipur: Struggle of the People against Indian State keeps intensifying – 27 Juillet, 2023
La lutte continue au Manipur. Ces dernières semaines, les habitant.es du Manipur ont intensifié le nombre d’actions et, en particulier, leur intensité. Il y a des actions des masses dans beaucoup de districts différents, ce qui montre que ce n’est pas un problème de régions isolées du Manipur mais bien une intensification générale de la lutte dans l’état entier.
Le jeudi 20 Juillet, une vidéo montrant plusieurs femmes des Collines se faire harceler est apparue sur les réseaux sociaux et est devenue virale. Plus tard, il fut révélée que l’une des femmes avait aussi été violée. Cette vidéo a été enregistrée en Mai, après le début de la rébellion au Manipur. Après que le crime soit rendu public, la colère des masses est devenue hors de contrôle. L’Etat Indien et l’état du Manipur ont appelé au calme et ont promis des mesures immédiates, et la police a enquêté sur plusieurs personnes accusées. Mais, il est clair que les gens, et encore moins les femmes, ne font plus du tout confiance à l’Etat, elles ont alors décidé de se faire justice elles-mêmes. Un jour avant la publication de la vidéo, un large groupe de femmes manifestantes a incendié la maison de l’un des violeurs. Le jour suivant, lorsqu’il a été découvert qu’un autre violeur était libre, un autre groupe de femmes manifestantes ont attaqué sa maison et y ont mis le feu.
La nuit du samedi 22 Juillet au 23 Juillet, il y a eu un affrontement féroce à Torbung, dans le district de Bishnupur. La bataille a impliqué d’un côté des guerillas rebelles, et de l’autre côté différents corps de l’Etat Indien. Plus précisément, l’Etat Indien a envoyé de nombreux renforts : les Assam Rifles (troupes paramilitaires du Ministère de l’Intérieur), la police de l’Etat, les forces de sécurités frontalières (BSF) et les troupes de base de l’Armée Indienne. Les guerillas ont utilisé de nombreuses armes différentes contre les forces répressives et ont même détruit un blindé renforcé des Assam Riffles. Les guerillas ont utilisé des explosifs, des mortiers, des RPGs, des fusils à pompe, etc.
Fresh clashes erupt in Manipur, four injured – 28 Juillet, 2023
Même si les faits de violence ont diminué les semaines passées, des personnes appartenant à des groupes tribaux comme à des groupes non-tribaux continuent d’être en possession d’un grand stock d’armes et de munitions qui ont été pillées dans des armureries policières. Lors des violences, des foules de différents districts se sont introduites dans des armureries de la police et d’autres unités militaires à deux reprises – la première durant la première semaine de violences et la seconde les 27-28 Mai – et ont pillé 3 500 armes et 500 000 munitions. Actuellement ,les forces de police et de sécurité n’ont recupéré qu’environ 1 200 armes et 13 000 munitions.
Manipur violence: Total curfew imposed in Imphal West, Imphal East and Bishnupur district – 3 Août, 2023
Des violences ont eu lié dans le district Bishnupur du Manipur et aussi dans la ville d’Imphal le 3 Août. D’après des sources, des manifestant.es se sont réuni.es devant le second Manipur Rifles (MR) situé à Imphal pour supposément piller des armes. De plus, des sources ont aussi ajouté qu’environ 300 armes et munitions ont été supposément pillées du second IRB [une force armée spéciale d’un état] stationné à Naransena, district de Bishnupur. Cependant, les personnels de sécurité ont interrompu la tentative des manifestant.es en utilisant du gaz lacrymogène et des grenades fumigènes. Plusieurs femmes manifestantes ont été blessées en manifestant dans la région.
Manipur: The Indian State is still Unable to Control the Masses – 7 Août, 2023
La semaine passée, l’État Indien a fait face à de sérieux problèmes au Manipur. L’État affirme depuis longtemps que la situation est sous contrôle, mais il y a constamment des rapports de nouveaux affrontements armés et de manifestations des masses.
Samedi 5 Août, trois personnes ont été tuées dans le district de Bishnupur. Après le meurtre, il y a eu une grande manifestation de femmes manifestantes demandant la fin des violences. Après l’assassinat, il a été signalé que des paramilitaires, des membres de milices pro-gouvernementales et des troupes d’État étaient portés disparus. Le même jour, à Imphal Ouest, deux policiers ont été tués, plusieurs postes de contrôle des forces répressives ont été attaqués et les stocks d’armes et de munitions du gouvernement ont été pillés. Le gouvernement du Manipur et l’État Indien ont réagi par une large répression, attaquant avec la police anti-émeutes et tirant des gaz lacrymogènes contre les funérailles pacifiques de plusieurs paysan.nes Kuki. Plus de 25 personnes ont été blessées dans cette attaque.
Toujours le samedi 5 Août, après les attaques à Bishnupur et à Imphal Ouest, il y a eu un grand affrontement à Bishnupur entre des groupes armés de mortiers, de grenades et de diverses armes à feu. Dans les affrontements, un total de six personnes ont été tuées et 16 blessées. Il a été rapporté que les forces armées ont abandonné plusieurs casernes près de cet endroit, et qu’il y avait davantage de patrouilles et de fusillades menées par des groupes armés dans d’autres districts du Manipur.
Il y a également eu beaucoup de manifestations à plusieurs endroits du Manipur ce week-end : le samedi 5 Août, une grève générale a été déclenchée dans la vallée d’Imphal, provoquant la fermeture de la grande majorité des établissements, magasins et entreprises ; des blocages de routes et de chemins ont également été signalés dans la région par celleux qui ont soutenu la grève, avec des pneus enflammés et d’autres formes de blocus. D’autre part, le dimanche 6 Août, une foule de manifestant.es a brûlé 15 maisons et tiré sur une personne, la fouel a plus tard été dispersée par la police anti-émeute. Cela montre aussi ce que l’État Indien peut faire aujourd’hui au Manipur : il peut réagir d’une manière ou d’une autre aux événements, mais il ne peut pas empêcher l’action des masses, ni résoudre les problèmes et établir l’ordre.
Face à cette totale perte de contrôle, l’État Indien a décidé d’agir de la seule manière qu’il connaisse : en intensifiant ses efforts répressifs. Il a décidé d’envoyer encore plus de troupes au Manipur, un total de dix autres compagnies de troupes frontalières, paramilitaires et de police. Les autorités du Manipur maintiennent le couvre-feu à Imphal Est et à Imphal Ouest, après avoir prévu une possible réduction des mesures de sécurité dans ces zones.
Some notes on the situation in Manipur – 20 août 2023
La lutte au Manipur est loin d’être terminée. Semaine après semaine, l’État indien affirme que la situation est sous contrôle, mais, en réalité, il y a de nouveaux affrontements armés, des mobilisations des masses et des victimes parmi les forces répressives. Lorsque les révoltes ont commencé, les médias bourgeois et les politiciens bourgeois ont essayé de dissimuler la réalité, affirmant qu’il s’agissait d’affrontements entre des groupes religieux/ethniques radicalisés, cachant le caractère de classe, la lutte pour la terre et le rôle des impérialismes.
Au Manipur, il y a une contradiction entre, d’une part, les classes dirigeantes indiennes et leurs collaborateurs au sein de l’État du Manipur, réunis au sein du groupe des Meitei, et, d’autre part, la paysannerie pauvre qui se compose principalement de deux tribus différentes, les Kuki et les Naga. Mais toute la paysannerie n’est pas unie, et l’État indien tente de profiter des contradictions au sein du peuple pour dresser certains paysans contre d’autres et mettre les peuples contre les peuples, ou au moins essayer de les isoler. On le voit clairement avec les groupes Kuki et Naga. Les deux sont principalement des paysans et vivent dans la région des Collines, mais leur implication dans la lutte ontre les classes dirigeantes indiennes et l’État indien ces derniers mois a été très différente.
Depuis l’arrivée du Parti Bharatiya Janata (BJP) au gouvernement de Manipur en 2017, ses attaques ont principalement visé les Kuki. Les classes dirigeantes de l’État indien et leurs laquais de Manipur tentent de prendre les terres de cette partie de la paysannerie. Les classes dirigeantes et le BJP utilisent l’instabilité de la région comme excuse pour criminaliser et attaquer les Kuki, affirmant que ce groupe est composé d’immigrants illégaux du Myanmar et qu’ils doivent être expulsés des terres qu’ils occupent illégalement. Ils soutiennent cela en profitant du fait qu’au Myanmar il y a une grande communauté Zo (formée par les peuples Kuki et Chin entre autres) et qu’une partie migre vers l’Inde en raison du coup d’État et de la guerre civile au Myanmar depuis 2021. De nombreux médias bourgeois indiens ont diffusé ces fausses informations contre les Kuki, ils les ont accusés d’être des « narco-guérilleros » en raison des plantes traditionnelles de pavot dans la région. D’autres médias parlent simplement de « violence communautaire/ethnique » qui place la même responsabilité du côté de Kuki, des milices réactionnaires et du côté du gouvernement indien. La réalité est que l’État indien mène une politique réactionnaire d’attaque systématique et de nettoyage ethnique dans la région, pour pouvoir enlever la terre à la paysannerie pauvre, alors que la paysannerie a résisté à juste titre à l’oppression dont elle souffre.
La situation des Nagas est différente, car ils restent relativement éloignés de la lutte actuelle au Manipur. Lorsque les premières marches tribales commencèrent contre l’inclusion du groupe Meitei dans la liste des tribus programmées, les Nagas rejoignirent les Kuki. Mais dernièrement, les groupes réactionnaires et l’État indien se sont concentrés sur l’attaque des Kuki. D’autre part, l’attitude des Nagas a été de s’éloigner de la lutte et a déclaré qu’ils ne peuvent pas intervenir dans une confrontation qu’ils considèrent comme juste entre Meitei et Kuki. Ils demandent également un accord de paix entre les paysans Kuki et l’État indien, mais en gardant toujours intactes les terres des Nagas. Il n’y a pas d’alliance étroite entre la paysannerie des communautés Kuki et Naga et ce n’est pas quelque chose d’étrange ou de nouveau. Au cours de l’histoire récente de la région, les deux peuples se sont affrontés et chacun a ses propres aspirations et son propre développement historique, dans un territoire où existent de multiples peuples.
Le territoire de Manipur était un royaume indépendant à la fin du XIXe siècle qui a été confiné dans la vallée d’Imphal et sa population a été principalement formée par le peuple Meitei, mais a été vaincu et soumis par le gouvernement britannique à partir de 1891. Plus tard, entre 1947 et 1949, Manipur a été annexé à l’État indien nouvellement formé, étant gouverné directement par Delhi sans accorder aucun type d’autonomie au territoire. En 1972, l’État de Manipur a été formé en Inde. Cela a provoqué la division en deux groupes au sein du peuple Meitei : les classes dominantes locales traditionnelles d’une part, qui étaient alignées avec les classes dirigeantes indiennes afin de continuer à contrôler la région; d’autre part, une partie du peuple qui a formé un mouvement national à Manipur. Ce mouvement national a pris les armes depuis 1964 et, en 1980, l’État indien a envoyé ses forces armées à Manipur. Depuis lors, il y a eu une présence militaire, des révoltes et des affrontements constants, etc. Quant aux classes dirigeantes locales du groupe Meitei, elles ont toujours été contraires aux droits à l’autodétermination des Kuki et des Naga, en raison de leurs propres intérêts à posséder les terres paysannes des collines. Le mouvement national Meitei a également confronté les peuples Kuki et Naga, car ils ont compris qu’un nouvel État indépendant à Manipur inclurait les terres tribales des Collines.
D’autre part, les Kuki avaient également un territoire stable avec leur propre gouvernement dans la région, mais ont été expulsés par l’impérialisme britannique après la guerre Anglo-Kuki (1917-1919), provoquant une diaspora du peuple Kuki dans tout le nord-est de l’Inde et les territoires environnants : entre le Bangladesh, le Myanmar et principalement les États indiens du Mizoram, de l’Assam et du Manipur. Depuis les années 80, l’insurrection de Kuki a grandi. Il a connu son essor surtout depuis les années 90 où il y a eu une confrontation armée entre les mouvements Naga et Kuki. Après de nombreux affrontements insurgés, les guérilleros paysans Kuki ont signé un accord de paix avec l’État indien en 2005. Mais en mars 2023, le gouvernement du BJP à Manipur s’est retiré de l’accord, reprenant la répression contre l’insurrection de Kuki.
En ce qui concerne les Nagas, ils sont un autre peuple dispersé dans plusieurs territoires, tels que le Nagaland, le Manipur, l’Assam ou l’Arunachal Pradesh en Inde, et d’autres pays comme le Myanmar. Ils sont également restés sous la domination de l’impérialisme britannique depuis la fin du XIXe siècle. Après l’indépendance de l’État indien, ils ont déclaré leur indépendance sur leur propre territoire en 1947 et ont commencé la lutte contre l’État indien. En 1954, l’État indien a envoyé ses forces armées sur le territoire naga pour réprimer ce soulèvement. En 1975, les accords de Shillong ont été signés et plusieurs groupes de guérilla du peuple Naga ont livré les armes, rejoint l’appareil bourgeois indien, accepté la Constitution de l’État indien et accepté l’État du Nagaland intégré à l’État indien. Cependant, de nombreux groupes de guérilla ont continué à être actifs, et le mouvement national Naga a également continué à être actif à Manipur, agissant en tant que soutien aux groupes du Nagaland et luttant pour leurs propres aspirations d’autonomie nationale – la détermination et la défense de leurs propres terres dans Les Collines. Le mouvement Naga a également revendiqué un territoire commun (« le Grand Nagalim ») pour tout son peuple, qui comprenait plusieurs territoires de l’État indien et du Myanmar.
De 1992 à 1997, il y a eu une guerre entre les peuples Kuki et Naga et leurs guérilleros, causant la mort d’environ 1000 personnes du peuple Kuki, des milliers de déplacés et des tensions entre les deux peuples qui se sont poursuivies jusqu’à nos jours. Les affrontements entre les Kuki et les Nagas ont eu lieu principalement parmi les paysans pauvres, encouragés par des éléments réactionnaires des deux côtés. Les classes dirigeantes du Manipur et de l’État indien n’ont rien fait pour arrêter ces affrontements parce que ceux-ci leur profitent. Les affrontements ont affaibli à la fois les mouvements nationaux et ont retourné les paysans les uns contre les autres, rendant plus facile de prendre leurs terres et de vaincre les mouvements nationaux.
Par un bref examen historique de cette région, nous pouvons analyser comment il y a un conflit constant autour de la possession de la terre, et que les forces réactionnaires présentes dans la région sont la cause de la souffrance des peuples opprimés et de la paysannerie de toute la région : d’une part, nous avons l’impérialisme, avec l’oppression des peuples de la région et leur expulsion de leurs terres d’origine, provoquant une diaspora entre plusieurs États; d’autre part, nous avons les gouvernements des États semi-coloniaux et semi-féodaux de la région, en particulier l’État indien avec le gouvernement BJP, qui a appâté les contradictions au sein du peuple, et a même effectué un nettoyage ethnique; aussi nous avons les classes dirigeantes locales, collaborateurs de l’ancien État indien et de l’impérialisme lorsqu’ils s’opposent à d’autres peuples et à leur propre peuple; puis nous avons les éléments réactionnaires agissant à l’intérieur de ces peuples, qui les ont isolés les uns des autres et contribuent à la confrontation des masses entre eux, détourner le point d’attention que devraient être les classes dirigeantes et la lutte contre elles; enfin, au sein de chaque mouvement national, il y a aussi une contradiction entre les éléments combatifs du peuple qui ne renoncent pas à leur lutte, et d’autre part ces éléments conciliateurs qui veulent s’intégrer dans l’État oppressif, faire carrière dans la structure bourgeoise bureaucratique et démanteler la lutte de son peuple.
Dans l’ancien État indien, les contradictions s’accentuent dans de nombreux territoires tels que l’Haryana, le Cachemire, le Manipur, etc. En outre, il existe de nombreuses autres contradictions et conflits latents dans d’autres territoires. En particulier, le nord-est de l’Inde est une région très instable qui, à tout moment, pourrait subir de nouvelles éruptions dans d’autres districts ou États, et qui est loin d’être « pacifique » ou d’être revenue à la normale. Bien que les classes dirigeantes indiennes utilisent le nationalisme réactionnaire, la religion, l’ethnicité ou d’autres excuses pour provoquer des affrontements au sein du peuple, toutes les quelques années, les révoltes sont dirigées contre l’État, le gouvernement et contre les forces répressives. Les classes dirigeantes doivent souvent envoyer leurs forces armées et déployer des milliers de leurs troupes pour contrôler la situation. En outre, malgré les trahisons d’une partie des mouvements nationaux, malgré la répression et les revers subis, les masses opprimées insistent sur leur lutte même après de nombreuses décennies. Pour sa part, l’État indien a montré à plusieurs reprises son caractère réactionnaire, son incapacité à contrôler efficacement les masses et à quel point l’ancien État semi-colonial et semi-féodal est pourri. C’est l’heure où les luttes des différents peuples opprimés de l’Inde s’unissent aux forces révolutionnaires dirigées par le Parti communiste de l’Inde (maoïste), donc à la guerre populaire, pour balayer l’impérialisme, la semi-féodalité et le capitalisme bureaucratique.
Shocks sharpens in Manipur – 11 septembre 2023
Les premiers grands affrontements ont eu lieu entre le 29 et le 31 août, faisant huit morts et 18 blessés, dont trois policiers. Cela se serait produit après une confrontation armée entre les milices des peuples Meitei et Kuki dans les districts de Bishnupur et Churachandur. Certains de ces affrontements étaient avec un armement lourd d’armes d’infanterie telles que des mortiers et des mitrailleuses.
Face à ces affrontements, l’État indien a continué à agir comme il l’a fait depuis le début de la crise du Manipur. Le 1 septembre, le directeur des Rifles de l’Assam (troupes du ministère de l’Intérieur) a déclaré que le pire était déjà arrivé, que les cas de meurtres étaient signalés et ne provenaient que de certaines zones spécifiques. Mais rapidement, il est devenu évident que ces déclarations n’étaient pas réelles : le 1 septembre, la Cour suprême a admis que la situation à Manipur était vraiment mauvaise, lorsqu’il a demandé au gouvernement fédéral et au gouvernement central de garantir l’approvisionnement de l’État de Manipur. C’est parce que les blocages sur les routes continuent, et il a affirmé que l’arrivée de la nourriture, des médicaments et d’autres biens nécessaires n’est pas assurée. Même l’un des membres principaux de la cour a demandé si les fournitures pouvaient être effectuées par transport aérien. Peu de temps après, le 4 septembre, les organisations représentatives du peuple Kuki ont réaffirmé leur volonté de continuer à bloquer les routes d’accès à Manipur, de sorte qu’il est prévu que le blocus continuera. Ce blocus se poursuit depuis le début des émeutes début mai.
Une autre nouvelle qui a été diffusée, c’est que depuis le début des émeutes, 6000 armes ont été volées dans les réserves, les armureries, les casernes, etc., de l’État indien. Parmi ces armes, seules environ 1800 ont été récupérées. Donc, après cinq mois, il y a encore plus de 4 000 armes à feu qui échappent au contrôle de l’État indien, bien que d’autres sources affirment que les armes volées étaient plus nombreuses et qu’il y en a encore 6 000 qui échappent au contrôle de l’État indien. Le pillage le plus grave a eu lieu récemment, le 4 août, quand environ 500 personnes armées ont pillé des armes utilisées par l’armée indienne : mortiers, fusils d’assaut AK, grenades à main, etc.
Malgré les déclarations de Rifles of Assam, l’État indien sait que la situation à Manipur n’est pas sous contrôle, et a augmenté la militarisation de la région et la répression a été aiguë. Premièrement, il a envoyé un nouveau « conseiller » militaire, un colonel à la retraite des forces armées de l’État indien, connu pour mener des attaques au Myanmar il y a des années. Ce colonel a obtenu le poste de surintendant de la police de Manipur, de sorte que les forces de police sont militarisées dans la région. Deuxièmement, une affaire pénale a été ouverte contre le président et trois autres journalistes membres de la Editors Guild of India. Ces journalistes ont fait un reportage sur la situation de Manipur, critiquant que le gouvernement a favorisé la violence contre le peuple Kuki, que l’interdiction d’accéder à Internet a empiré les choses, et qu’il a criminalisé la paysannerie du peuple Kuki qui voulait avoir accès à ses terres.
La semaine dernière, la situation est devenue plus tendue et l’État indien a intensifié ses efforts de répression. A Kangvai, entre les districts de Bishnupur et Churachandpur, entre mercredi et jeudi dernier, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant les barricades et l’espace de sécurité créé par les forces de sécurité de l’État indien. Après avoir essayé de briser la barrière de sécurité, la police a attaqué avec une violence massive, tirant des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc, etc. Au total, au moins 90 blessés et hospitalisés ont été comptés. À son tour, un couvre-feu a été imposé à East Imphal, West Imphal, Kakching, Bishnupur et Churachandpur.
D’autre part, vendredi dernier, une fusillade a éclaté à Pallel, dans le district de Tengnoupal. Il y a eu trois morts et plus de 50 blessés, dont quatre policiers. La confrontation a commencé par une fusillade contre la police. Après le début de cette fusillade, il y a eu une grande manifestation contre les forces de sécurité de l’État indien, qui a été brutalement réprimée après, supposément, que quelqu’un de la foule a déclenché la police. La réponse de la police a fait des dizaines de blessés.
La situation à Manipur continue de se développer de la même manière que nous l’avons déjà dit et même certaines choses que nous avons mises en garde se produisent maintenant. Tout en affirmant que la situation est sous contrôle, il envoie des militaires ayant de l’expérience dans les combats pour prendre le commandement de la police; En outre, il réprime les manifestations entraînant d’énormes quantités de blessés. Malgré cela, les masses continuent leurs manifestations et leur lutte, les blocages sur les routes, les confiscations d’armements, et définitivement, les masses ne sont pas près d’arrêter leur rébellion contre l’État indien.
Manipur: The people attack the house of the prime minister. The failure of the old Indian State continues – 7 octobre 2023
Au cours du mois de septembre, la police de Manipur a fait un rapport et a donné des chiffres précis sur la situation dans ce territoire : depuis le début des émeutes en mai, 175 personnes ont été tuées, 1118 ont été blessées, 33 sont toujours portées disparues, 96 corps restent non réclamés, 5 172 incendies criminels ont eu lieu, 5668 armes et des dizaines de milliers de munitions ont été pillées. Tout cela en tenant compte du fait que les chiffres officiels sont toujours inférieurs à ce qui se passe réellement. Avec tout cela, la situation à Manipur reste hors de contrôle pour l’État indien et au cours du mois dernier, les combats ont continué.
La lutte de cette année 2023 est devenue particulièrement problématique pour les classes dirigeantes indiennes et du Manipur. Cela est démontré par des études qui montrent une énorme augmentation des pertes causées par l’insurrection organisée à Manipur, par rapport à plusieurs années précédentes. Il n’y a pas d’autre tentative de rébellion ou de violence sporadique ou spontanée, comme cela a été le cas il y a de nombreuses années. Mais la révolte spontanée est devenue un véritable problème pour l’État indien. Ces études montrent également que les solutions que l’État indien tente de fournir sont inutiles, car le problème n’a pas cessé de s’aggraver depuis qu’il a commencé en mai dernier.
Pendant ce temps, l’État indien continue d’augmenter son personnel militaire à Manipur : à la fin du mois de septembre, 400 autres soldats ont été incorporés dans la région. Le Premier ministre de Manipur, N Biren Singh a également appelé à l’arrivée de troupes supplémentaires après que des milliers de manifestants aient attaqué sa résidence et tenté de l’envahir, puis que la foule ait été dispersée par la police anti-émeute, laissant dix blessés. Au début du mois de septembre, 2000 autres soldats du Jammu-et-Cachemire ont été déployés à Manipur.
Malgré l’énorme déploiement militaire, les habitants du Manipur continuent de mettre l’État indien en échec : entre le 18 et le 20 septembre, il y a eu de grands barrages routiers, dirigés par des femmes dans de nombreux cas, exigeant la libération des prisonniers. Un autre événement qui est devenu relativement courant ces semaines a été les attaques contre les postes de police ou les commissariats. Le 21 septembre, un grand nombre de manifestants, principalement des femmes, ont tenté de prendre d’assaut près d’une douzaine de postes de police, demandant la libération de cinq jeunes prisonniers.
Mercredi 27 septembre, de violents affrontements ont eu lieu dans la vallée d’Imphal, faisant plus de 60 blessés, dont plusieurs policiers. La foule a tenté de mettre le feu au quartier général du BJP à Thoubal, a lancé des cocktails Molotov sur les postes de surveillance de la police et a même utilisé des catapultes pour lancer des pierres avec plus de force sur leurs cibles. Finalement, il y a eu des affrontements avec la police, dans lesquels les gens étaient armés de bâtons d’acier pour se défendre.
Ces derniers jours à tout cela s’est ajoutée une grève générale qui a paralysé de vastes zones de Manipur du lundi 2 octobre au mercredi 4 octobre, en protestation contre l’arrestation de sept personnes, dont deux enfants, par l’Agence nationale d’enquête (NIA).
Il y a un manque de contrôle malgré l’augmentation du personnel militaire déployé par l’État indien. Les habitants de Manipur réorientent également leurs efforts contre les forces répressives, qui détiennent des jeunes dans la région, et commettent fréquemment des exactions contre la population. Par conséquent, la situation à Manipur a longtemps cessé d’être une révolte ou un soulèvement spontané, et est devenue une dure lutte qui génère un grave problème pour les classes dirigeantes indiennes.
Manipur: general strikes and new attack against the house of a minister – 17 octobre 2023
Le 9 octobre, le Manipur est de nouveau apparu dans l’actualité en l’Inde et dans de nombreux autres pays lorsqu’il y a eu une nouvelle attaque contre une maison d’un ministre de Manipur du BJP, Yumnam Khemchand. Au début du mois, il y a eu une action similaire contre la maison du ministre en chef de Manipur. Dans cette attaque, une grenade a été lancée sur la maison par des automobilistes, laissant deux blessés dans l’action : un paramilitaire CRPF et un parent du ministre. Cette action a eu lieu à Imphal West dans la nuit du samedi 7 octobre.
Les actions armées se poursuivent à Manipur pendant ces semaines : le 12 octobre, des groupes armés ont mené une fusillade contre un village, tandis que les forces répressives de l’ancien État indien étaient dans la zone pour récupérer les armes pillées. Ce type d’opérations est souvent mené par des groupes armés, qui harcèlent également les forces répressives de l’État indien. Les troupes indiennes et la police sont constamment à la recherche d’armes, mais ils ne sont en mesure de récupérer que de petites quantités d’armes. Il convient de mentionner qu’en septembre, le nombre d’armes pillées était de près de 6000 et que les forces répressives avaient récupéré moins de 1500.
D’autres actions armées ont continué à se produire, et il y a constamment de grands groupes d’éléments armés qui se déplacent sans que les forces répressives puissent les empêcher. Par exemple, le samedi 14 octobre, des dizaines d’éléments armés à moto ont attaqué certains villages d’Imphal West. Au total, après plusieurs tirs, il y a eu cinq blessés. L’État indien a fait face à la situation en augmentant la censure : le 11 octobre, le gouvernement de Manipur a interdit le partage d’images et de vidéos d’événements violents, affirmant qu’ils pourraient provoquer des manifestants et des foules. L’interdiction générale d’accès à Internet a également été prolongée jusqu’au 21 octobre au moins.
D’autre part, l’État indien mène une enquête criminelle via l’Agence Nationale d’Investigation (NIA), essayant de lier les manifestations du peuple de Manipur avec une organisation terroriste présumée du Myanmar. La NIA a été le protagoniste de toutes les actions policières que les classes dirigeantes indiennes ont menées contre le peuple, et une fois de plus ils ont arrêté quelqu’un qui en est prétendument responsable et tentent de criminaliser les masses protestataires de Manipur, les qualifiant de terroristes ou de participants à une « conspiration transnationale ».
Cette criminalisation et cette répression n’empêchent pas le peuple de Manipur de poursuivre sa protestation : le peuple a célébré le début de la lutte, lorsque la révolte a commencé il y a 5 mois. C’est le mardi 10 octobre qu’une commémoration a eu lieu avec une marche avec des cercueils en l’honneur des martyrs de la lutte et une grève générale qui a touché le district de Kangpokpi. Dans ces mobilisations, le Comité sur l’unité tribale (CoTU) a exigé la séparation des territoires peuplés principalement par le peuple Kuki.
Il y eut aussi des mobilisations le 15 octobre lorsqu’une grève générale fut déclenchée à Imphal, en raison de l’anniversaire de l’adhésion de Manipur à l’État indien en 1949. Les manifestations et la grève ont été appelées parce qu’on considérait que ce jour de l’annexion de Manipur était un « jour noir ». La grève a perturbé presque tous les services, les marchés et les établissements commerciaux restant fermés et tous les transports étaient coupés, sauf quelques véhicules privés.
À Manipur, nous voyons constamment que tandis que les classes dirigeantes et leurs laquais tentent de s’imposer par la répression, et d’empêcher que le peuple ne lutte, ce qu’ils accomplissent réellement est d’amener plus de gens dans la lutte. La répression, la censure et les interdictions ne sont suivies que par davantage de mobilisations et une poursuite de la lutte.
Manipur: More than a dozen killed – 8 décembre 2023
Treize Meitei tués dans le district de Tengnoupal de la région frontalière de Manipur avec le Myanmar.
Près du village de Leithao, près de Saibol, dans le district de Tengnoupal, treize membres présumés de l’Armée populaire de libération ont été tués. La « PLA » est l’une des neuf organisations Meitei interdites par l’État indien en novembre.
Le ministère de l’Intérieur de l’Union a déclaré dans une déclaration que « le développement est susceptible d’encourager d’autres groupes clandestins Meitei à rejoindre le processus de paix et à poursuivre leurs revendications de manière démocratique. » Il a dit, à propos du le Front national révolutionnaire du Manipur ayant rejoint le Front uni de libération nationale, qui a signé un accord de paix avec le gouvernement de Manipur et le gouvernement de l’Inde en novembre, l’ajustement opportun ne semble pas être une coïncidence. Les doutes évidents sur ce que l’on entendait par là sont nourris par le fait que The Hindu‘ ait publié dans le même article à la fois des nouvelles de la capitulation et du massacre.
Tous les habitants Kuki du petit hameau de seulement sept maisons, le village de Leithao, ont fui après l’incident. Par conséquent, il semble peu probable que les « groupes de défense des villages » qui « patrouillent les zones pour repousser les attaques possibles de l’autre communauté », comme l’ont indiqué les médias indiens, soient responsables.
Le marché des femmes à Imphal West, une destination touristique populaire, a été effectué par un bandh pour pleurer les assassinés.
India: in Manipur the old State’s control has not been restored – 20 décembre 2023
Bien que la situation à Manipur n’apparaisse pas si souvent dans la presse bourgeoise, la situation ne s’est pas calmée. En fait, au cours de la dernière semaine, plusieurs incidents se sont produits. La situation instable qui existe actuellement dans la région est évidente.
Aujourd’hui, 87 personnes du peuple Kuki-Zo ont été enterrées à Churachandpur. Ces corps étaient restés non réclamés pendant des mois dans la vallée d’Imphal, une région dominée par le peuple Meitei. Ces funérailles ont été tentées le 18 décembre, convoquées par le Forum des chefs tribaux autochtones (ITFL), mais elles ont été perturbées par des émeutes qui ont fait des dizaines de blessés. Après ces émeutes, un couvre-feu de deux mois a été imposé et la loi 144 a été appliquée à Churachandpur. Cette loi interdit la réunion de quatre personnes ou plus. Une nouvelle interdiction d’accès à Internet a également été imposée pendant au moins cinq jours. L’État a affirmé que cette mesure visait à éviter « la propagation de fausses nouvelles et de discours haineux ».
Les affrontements entre les organisations armées en dehors des autorités de l’État se sont poursuivis et, en fait, l’État indien n’a pas seulement pas été en mesure de contrôler la région, mais c’est encore pire. Après le massacre, au cours duquel 13 corps sont apparus début décembre, les médias indiens et différentes déclarations ont indiqué qu’après le début des manifestations et des émeutes en mai, les groupes insurgés de Manipur avaient été renforcés, ont obtenu des armes, de nombreuses recrues et peuvent agir ouvertement dans la région. En fait, quelques jours avant le massacre, le premier ministre de Manipur a affirmé que la normalité avait commencé dans la région, mais quelques jours plus tard, avec le plus grand massacre depuis le début des troubles en mai, il était évident que la déclaration du premier ministre était erronée. Même les hauts rangs militaires de l’armée indienne, comme le lieutenant-général Kalita, ont déclaré que les délais ne peuvent pas être fixés pour le rétablissement de la normalité à Manipur.
De son côté, la police de Manipur continue de faire face à la situation par la répression et la terreur du peuple. Dans la nuit du lundi 18 décembre, un commandement de la police de Manipur a assassiné un homme innocent à un poste de contrôle des commandements de la police, où le civil avait été dirigé à la recherche de membres de sa famille. En réponse, mardi, les gens dans la région ont attaqué la maison du meurtrier, exigeant justice, peu importe si c’était un agent des forces répressives.
Manipur: Attacks Skyrocket, New Curfews – 3 janvier 2024
L’instabilité a beaucoup augmenté dans les derniers jours de l’année 2023 et les premiers jours de l’année 2024 à Manipur. De nouvelles attaques armées ont eu lieu, dans une escalade que les médias indiens eux-mêmes prétendent être la plus importante qui ait eu lieu à Manipur depuis le début du mois de décembre.
L’État indien et le gouvernement fédéral de Manipur ont une fois de plus déclaré triomphalement le 25 décembre que la normalité revenait dans la région et que des mesures étaient prises pour y parvenir. De plus, ils ont déclaré que « la dissidence venait d’une partie limitée de la société ». Ils ont également souligné qu’ils faisaient la promotion du « dialogue » et qu’ils n’utiliseraient pas la « force excessive » contre les gens de Manipur. Peu de temps après, ses déclarations ont été remises en question, puisque le samedi 30 décembre a eu lieu l’arrestation de Wangkhemcha Shyamjai, rédacteur en chef du journal local Kangleipakki Meira et ancien président du Syndicat de tous les travailleurs journalistes de Manipur. Le même jour, un garde Meitei a été abattu à Imphal. Ce même samedi, un autre soldat de l’État indien a été blessé dans une embuscade avec des engins explosifs improvisés et d’autres explosifs.
L’escalade s’est poursuivie au cours des 1er et 2 janvier de la nouvelle année, car la nuit du premier jour de l’année, il y a eu une attaque dans le district de Thoubal de la vallée d’Imphal, faisant quatre morts et dix blessés. L’un des blessés est mort cet après-midi, et le nombre de morts dans cette attaque s’élève à cinq. Par la suite, les autorités ont imposé des couvre-feux dans cinq districts de la vallée d’Imphal : Thoubal, Imphal Est, Imphal Ouest, Kakching et Bishnupur.
Le point culminant de cette escalade a eu lieu dans la matinée du mardi 2 janvier, lorsqu’à Moreh, des insurgés armés ont attaqué les forces de sécurité de l’État indien, blessant sept de ses membres, quatre commandos de police et trois agents de la Force de sécurité des frontières (BSF). Il s’agissait d’une attaque vigoureuse de la population face à une tentative arbitraire de répression, car la police arrêtait deux personnes sans raison apparente. Tout d’abord, les femmes du peuple se sont opposées à l’arrestation, et après cela, l’attaque armée a commencé, utilisant des armes à feu et des lance-grenades RPG. Le Premier ministre N. Biren Singh a affirmé que l’attaque avait été menée « par des mercenaires du Myanmar », tentant de couvrir la véritable nature de l’attaque, qui faisait partie de la résistance du peuple contre la répression de l’État indien.